21 mars 2022

 

Adrien VECTEN, ancien président de l’ANECS Champagne, a été diplômé à la session unique de novembre 2020. Son mémoire, intitulé “L’intégration de SCI détenant l’immobilier d’entreprise au sein d’un groupe de petite taille : proposition d’un guide pratique à l’usage de l’expert-comptable”, a reçu la note de 17/20 et lui a valu d’être parmi les lauréats du prix du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables.

Aujourd’hui jeune créateur ex nihilo et président du CJEC Champagne, il revient pour Données Partagées sur la production de ce rite de passage tant redouté et livre aux (futurs) mémorialistes sa méthode et ses conseils.

 

LE CHOIX DU SUJET ET LA NOTION D’APPORT

Le choix du sujet et surtout, la bête noire pour tout candidat, le fameux apport à la profession ! Compte tenu de notre cursus, chacun d’entre nous dispose des compétences ainsi que d’une expérience permettant de rédiger un mémoire de qualité. Le sujet est quant à lui souvent sous nos yeux et l’apport nécessite simplement d’être formalisé…

C’était mon cas ! Du fait de mon expérience, salarié durant plus de 4 ans en tant que responsable administratif adjoint d’un groupe dont l’activité principale était la promotion immobilière, j’étais conscient d’avoir un potentiel de sujets intéressants à traiter.

J’avais une idée de thème mais je n’arrivais pas à trouver de problématique me permettant de définir un plan conforme aux exigences de l’épreuve. Je n’appréhendais pas non plus réellement ce qui était attendu en matière d’apport. J’étais persuadé qu’il fallait révolutionner la profession grâce à notre étude !

2 ans se sont donc écoulés à l’issue de mon stage et mon plan était toujours au point mort, identique à celui présenté dans mon 4e rapport semestriel et personne au sein de mon cabinet n’était à même de m’orienter. J’ai donc décidé de faire appel à un formateur DEC afin de débloquer la situation. Bien que celui-ci ne soit pas spécialiste de la thématique envisagée : la gestion d’un parc d’immobilier professionnel au sein d’un groupe, le premier échange m’a aidé à prendre de la hauteur sur mon sujet et m’a surtout encouragé à rencontrer d’autres professionnels spécialistes du sujet afin de trouver un angle d’attaque et définir une problématique. Cela m’a permis de faire évoluer ma notice et surtout, de mieux appréhender les exigences de l’épreuve.

J’ai repris une seconde heure pour m’assurer que je prenais la bonne direction et le tour était joué !

 

SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT POUR DÉFINIR UNE PROBLÉMATIQUE ET MATÉRIALISER SES APPORTS À LA PROFESSION

Bien que le mémoire soit une épreuve individuelle et que personne ne rédigera la moindre ligne à votre place, c’est aussi et avant tout un réel travail d’équipe dont vous êtes le chef d’orchestre ! Rester seul dans cette épreuve, c’est l’échec assuré.

Il faudra donc trouver du soutien auprès de vos proches pour tenir le choc mais aussi auprès de spécialistes afin de constituer votre garde rapprochée et vous assurer une belle réussite à l’épreuve !

Du fait de mon expérience, j’avais dans mon entourage des professionnels ayant une bonne maîtrise du sujet mais, conformément aux recommandations du formateur, je ne m’en suis pas contenté. Je suis sorti de ma zone de confort pour contacter d’autres acteurs du milieu de l’immobilier : avocats fiscalistes, notaires et conseillers en gestion de patrimoine. Ces rencontres m’ont permis de me rassurer sur mon expertise technique et d’appréhender la thématique dans son ensemble. Les échanges avec des experts-comptables compétents en matière de stratégie de détention du patrimoine immobilier d’entreprise m’ont fait prendre conscience que certains aspects étaient mal appréhendés et que les missions proposées sur ces sujets étaient peu, voire pas, formalisées.

Enfin, l’analyse de mon portefeuille m’a conforté sur le fait que les enjeux inhérents à l’immobilier d’entreprise sont fréquemment relégués au second rang et parfois complétement occultés par les dirigeants. Leur priorité porte essentiellement sur leur coeur d’activité, et les services internes, pour diverses raisons (patrimoine privé, manque de compétences ou de connaissances, etc.), n’engagent pas toujours de réflexion sur leur organisation. La définition d’une stratégie de détention est alors trop souvent réactive, et fait suite à la sollicitation d’un client soulignant une pression fiscale trop importante et cherchant à l’atténuer. Pourtant, adopter une démarche proactive ne permet-il pas de répondre à notre obligation d’information et de conseil ? Ne s’agit-il pas également de la meilleure manière de fidéliser nos clients en évitant qu’ils ne se tournent vers un autre professionnel ? L’apport était donc trouvé et consistait simplement en la mise à disposition d’un guide à destination des cabinets de petites et moyennes tailles souhaitant développer ce genre de mission mais ne disposant pas de moyens internes suffisant pour formaliser la démarche et garantir une rentabilité suffisante.

La préparation du DEC et plus particulièrement du mémoire peut s’apparenter à un marathon tant l’épreuve est longue et intense mais elle peut également être comparée à des montagnes russes. Il y aura des hauts et des bas, des moments d’euphorie, en pensant que vous allez tout révolutionner et surtout des moments de doutes (mémoire conforme aux attentes ? apports réels ?) ! Nos proches ne sont certes pas spécialistes du sujet mais ils constituent un soutien essentiel à chaque étape de notre vie et ils feront partie des rares personnes capables de vous supporter lors de cette ultime épreuve. Je n’oublie pas non plus l’ANECS, cette grande famille que j’invite chaque stagiaire à rejoindre. Non seulement l’association sera d’une aide précieuse à chaque étape du diplôme mais y adhérer est aussi un bon moyen de se rendre compte que l’on n’est pas seul et que nous vivons tous la même chose !

 

LA RÉDACTION, UN APPORT PERSONNEL

Si pour certains la rédaction n’est qu’une formalité à la suite de l’obtention du 4.1, c’était loin d’être mon cas… Habitué au soutien scolaire en français durant toute ma scolarité et ayant validé l’épreuve du mémoire de DSCG avec le minimum requis, autant vous dire que l’écriture était loin d’être quelque chose d’inné et la rédaction de cette étude suscitait beaucoup d’appréhension.

Rédiger 100 pages, qui plus est, hors annexes me semblait insurmontable !

Conscient du temps que cela allait nécessiter, j’ai donc trouvé la force et la motivation en étant convaincu que cette étude m’apporterait quelque chose en retour. Le sujet choisi me permettait non seulement de m’initier à une spécialité et, l’objectif du mémoire étant d’apporter quelque chose à la profession en se plaçant du point de vue de l’expert-comptable, il s’agissait aussi d’un bon moyen de voir si j’étais paré pour une nouvelle aventure, l’installation ! Compte tenu de lacunes initiales, la rédaction a été chronophage mais le jeu en valait la chandelle.

Mes compétences techniques ont été confirmées, j’ai nettement amélioré ma qualité rédactionnelle et, dès l’obtention de mon diplôme, j’ai créé mon cabinet en proposant ce genre de mission.

Résultat, j’étais prêt pour ce nouveau défi ! Le cabinet se développe plus rapidement que ce que j’aurais pu espérer et le réseau de professionnels rencontrés lors de la préparation du diplôme constitue un atout indéniable dans cette croissance ! Ne perdez pas cela de vue. Si le mémoire doit apporter quelque chose à la profession, l’investissement que vous y mettez n’est pas vain, il vous apportera également beaucoup en retour !

 

LE MOT DE LA FIN

Si je devais résumer et conseiller les mémorialistes, voici les éléments qui me semblent essentiels et conditionnent la réussite à cet examen et notamment au mémoire.

» Tout d’abord, choisissez un sujet qui qui plaît et vous apporte quelque chose en retour, la motivation en sera d’autant plus renforcée ;

» Ensuite, appuyez-vous sur l’expérience et, de fait, le réseau professionnel qui vous permettent de disposer d’un bagage technique et de définir une thématique ;

» Si nécessaire et en cas de blocage, sollicitez un formateur, afin de prendre de la hauteur sur le sujet envisagé et produire un travail conforme aux exigences du jury ;

» Enfin, sans doute le plus important, le soutien de votre entourage. Si vous avez l’opportunité de pouvoir combiner tout cela, ne vous en privez pas, le succès est garanti !

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