Lors de la soirée ENOES « Quelle carrière après le DEC ?», Alfonso PINERO VARGAS, expert-comptable et commissaire aux comptes, directeur pédagogique expertise comptable et formateur de 14 000 diplômés, animait une table ronde composée d’un aéropage éclectique de diplômés du DEC. Nous vous proposons de découvrir le parcours de ces confrères atypiques. Aujourd’hui, Alexis DELMAS, expert à la Cour des Comptes.
Alexis DELMAS, vous avez obtenu le DEC en 2000 et vous êtes aujourd’hui expert à la Cour des comptes pour la Sécurité sociale, les Etablissements de santé et les Collectivités territoriales. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Après avoir quitté les rangs de l’ENOES, mon expérience professionnelle démarre début 2001, et ce jusqu’à la fin de l’été 2012, au sein du cabinet d’audit et d’expertise comptable Constantin, racheté en 2007 par Deloitte. L’année 2009 est marquée par l’obtention du CAF CAC, à l’issue d’un long travail de préparation de cet examen, et mon passage au grade de senior manager.
Au total, cette première expérience représente un peu moins d’une quinzaine d’années de missions d’audit riches et variées (de comptes sociaux, combinés et consolidés, d’audit d’acquisition, d’opérations de refinancement…), multi sectoriel (services, industrie, médical, assurance, immobilier…), et faisant appel à différents référentiels et règlements comptables (PCG, IFRS, US GAAP, etc.) ; elle est complétée, dans une moindre mesure, par des missions de conseils et de sous-traitance comptables.
En complément de ces missions, formations, recrutements et parrainage de personnes à la recherche d’emploi occupent également une partie de mon temps de travail.
Puis, l’automne 2012 est marqué par mon entrée à la Cour des comptes en tant qu’Expert en certification à la 6e chambre qui traite des sujets ayant trait à la Sécurité sociale, la santé et au secteur médico-social.
Ce changement m’a conduit à réaliser mon mémoire d’expertise comptable sur le processus de reconnaissance des produits directement liés à l’activité des établissements publics de santé.
Peu exploré à cette période, ce sujet de mémoire a nécessité un travail de recherche et d’investigations de près de deux ans (diplôme obtenu en 2014).
Au-delà de ce qui précède, et ce jusqu’à ce jour, ces près de huit années écoulées dans ce nouvel univers, épanouissant, tourné vers l’intérêt général, me permettent d’acquérir des compétences multiples tant au plan technique que de l’expression, dernier vecteur incontournable.
Les missions confiées me permettent de participer à des travaux d’une grande richesse et portée. Si la certification des comptes du régime général de sécurité sociale occupe une part majoritaire
de mon temps de travail, le contrôle des comptes et de la gestion d’Ordres professionnels et d’établissements de santé privés ou encore les travaux relatifs à l’expérimentation de la certification des comptes des collectivités territoriales correspondent aux principales missions réalisées parmi les plus importantes.
Dès 2014, mon rôle s’enrichit en devenant membre de l’équipe centrale au sein du dispositif de certification des comptes, en représentant la Cour dans des groupes de travail du CNCP (Conseil de normalisation des comptes publics) et, plus récemment (2018), en devenant adjoint au responsable de mission de la certification des comptes de la CNAM et des branches maladie et AT-MP.
Quel est aujourd’hui votre mission ?
Ma principale mission porte actuellement sur la certification des comptes de la CNAM et des branches maladie et AT-MP.
Parmi les principaux processus audités figure les droits aux prestations de l’assurance maladie (droits des assurés) ou encore la facturation des frais de santé par les professionnels et établissements de santé.
À très court terme, la participation à l’examen annuel de la trajectoire financière de la sécurité sociale, dans le cadre du rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale (RALFSS), devrait occuper une partie de mon temps de travail sur la fin du premier semestre.
Qu’appréciez-vous dans votre métier aujourd’hui ?
Deux éléments d’appréciation se dégagent :
»» Identifier les points clés de fiabilisation des processus métiers et des comptes du régime général de sécurité sociale.
»» Proposer des voies d’amélioration se traduisant par la mise en place d’actions correctives au plan national.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune expert-comptable stagiaire ?
Allez jusqu’au bout du diplôme, en donnant une importance toute particulière au choix du sujet du mémoire (ne pas avoir peur de l’inconnu).