15 décembre 2016

Chaque année, certains candidats obtiennent une note à la soutenance de leur mémoire qui fait rêver. Données Partagées a tenté de percer le secret de leur réussite et vous fait profiter dans ce numéro des conseils de Pierrick-Noël CORNUT qui a obtenu 16 en traitant de « Logiciel d’extraction de données : Méthodologie et modalité d’application à la mission de CAC ».

Données Partagées / Question 1 : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai toujours été attiré par le métier d’expert-comptable. Après avoir effectué quelques stages au cours de ma scolarité pour vérifier cet intérêt et avoir pris conseil auprès d’experts-comptables, je me suis tourné vers le bac ES, suivi d’un DEUG en sciences-économiques. J’ai continué ma formation à l’université par la MSTCF pour passer un master afin de préparer le DESCF. L’ensemble de ces termes ne parlera plus aux jeunes postulants à l’expertise comptable, puisque j’ai participé à la dernière année avant les grandes réformes des 3-5-8 qui ont au passage modifié un grand nombre de dénominations.

L’université m’a apporté un grand nombre d’atouts que j’emploie aujourd’hui dans ma vie professionnelle, dont les principaux sont l’ouverture d’esprit et la prise de recul sur les informations. Une fois mon diplôme acquis, j’ai intégré le cabinet Eurex en Forez pour effectuer mon stage. J’ai pris mon temps pour fait mes 3 années de stage en 4 ans. J’ai par la suite passé le DEC en 2 fois, une première partie en 2011 pour les écrits que j’ai obtenus et qui m’ont donné une motivation supplémentaire pour le mémoire, puisque les notes ne sont reportables que huit sessions consécutives.

 

DP / Q2 : Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce sujet de mémoire ?

J’avais choisi au départ un sujet de fiscalité sur les mutuelles, mais je me suis vite rendu compte que le sujet était trop précis et difficile à traité sur le temps de préparation du mémoire. J’ai ensuite été attiré par un logiciel du cabinet et d’analyse de données (IDEA), utilisé en CAC et en expertise d’extraction. Étant particulièrement tourné vers l’expertise, et utilisant essentiellement le logicià ce titre-là, j’ai voulu préparer un plan dans ce domaine. Après plusieurs tentatives, je ne parvenais pas à élaborer un plan sérieux. Je me suis alors orienté vers l’approche du CAC qui permet d’avoir un cadre beaucoup plus restreint et ceci m’a permis de préparer un plan plus abouti. Le sujet ayant été abordé quelques années auparavant, j’ai préféré m’orienter sur l’automatisation des tâches, avec la création de petits programmes « scripts » permis par le logiciel et le comparer à la concurrence afin d’obtenir un sujet plus large.

Mon mémoire a essentiellement pour objectif initial de démontrer, pour la profession, l’intérêt de ce type de logiciel et surtout de faciliter son utilisation auprès de personnes peu attirées par de nouveaux logiciels informatiques.

 

DP / Q3 :Comment vous êtes-vous organisé ? Quelle a été votre méthode de travail ? Quel planning ?

Ayant eu un premier enfant à cette période, mes temps de travail effectifs se résumaient pratiquement aux temps de siestes des week-ends.

L’élaboration d’un plan n’a jamais été mon point fort mais, après de nombreux contacts avec des experts-comptables, j’ai compris qu’un plan bien préparé permet d’optimiser l’élaboration du mémoire.

Par exemple, j’avais voulu intégrer dans mon plan une partie sur les mathématiques financières, car plusieurs connaissances m’avaient conseillé d’en parler et il est vrai que ceci pouvait s’intégrer au logiciel. Cependant, au cours de l’élaboration de mon plan, je ne parvenais pas à lui trouver une place précise. J’ai voulu l’insérer tout de même mais, au final, j’ai passé quatre à cinq fois plus de temps sur l’écriture de ce chapitre que sur les autres, qui étaient bien préparés.

Compte tenu de mon plan assez détaillé (avec comme principe de toujours respecter, pour chaque point de détail, un nombre maximum de deux pages), je m’obligeais à chaque séance d’écriture du mémoire à rédiger au minimum une partie (de ce fait au minimum deux pages d’écriture).

Au sein de mon cabinet, je bénéficiais d’une personne référente, avec laquelle je pouvais échanger sur des thèmes particuliers, ce qui m’a aidé dans l’élaboration de ma notice et de mon mémoire. Cette personne connaissait mon sujet et surtout nous avions mis en place un planning à respecter. Ainsi, je savais qu’avant une date définie entre nous, il fallait que je lui remette ma première partie. Pendant qu’il lisait et me donnait ses conseils sur cette partie, j’avançais sur la seconde partie de mon mémoire, puis sur la troisième.

 

DP / Q4 : Quels outils avez-vous utilisé ? Vos trucs et astuces pratiques ?

Le principal outil utilisé a été le logiciel IDEA sur lequel est principalement basé mon mémoire. Il m’a fallu, pour ne pas rentrer dans un sujet pro-IDEA, utiliser également les autres logiciels. Cela m’a permis de comparer les avantages et les inconvénients de chacun, et ainsi de pouvoir améliorer mes « scripts » d’automatisation au vu des performances de la concurrence.

J’ai été agréablement surpris par l’ensemble des éditeurs, qui m’ont autorisé, gracieusement à utiliser leur logiciel durant un certain temps afin de me familiariser avec ceux-ci.

J’ai ensuite dû me documenter sur les NEP, mais également sur la programmation informatique puisque les scripts utilisés étaient basés sur du langage Visual BASIC. J’ai également eu la possibilité de prendre contact avec un ancien mémorialiste qui avait effectué son mémoire sur l’utilisation de ces logiciels en commissariat aux comptes. J’ai pu discuter par e-mail avec lui, profiter de ses conseils et analyser les raisons qui l’avaient poussé à abandonner ce logiciel pour retourner sur Excel.

 

DP / Q5 : Quels ont été les apports de l’ANECS ?

J’ai utilisé de nombreux outils de l’ANECS dont :

–       Les réductions sur les formations (IRF, ENOES, …) et les mémoires (Bibliotique). J’ai particulièrement apprécié les formations d’aide à la préparation de la notice et à l’oral du mémoire organisées par l’ANECS. J’ai par ailleurs effectué les formations de préparation aux écrits qui ont contribué à ce que je réussisse ceux-ci à ma première tentative ;

–       Le guide « Aide à la rédaction du mémoire », édité par l’ANECS, que j’ai lu avec intérêt et qui donne des conseils avisés permettant de ne pas partir dans l’inconnu.

Ayant pu bénéficier d’un coach au sein de mon cabinet, je n’ai pas participé au DEC Possible – réunions entre mémorialistes proposées par l’ANECS – mais je pense qu’en l’absence de coach ces réunions sont indispensables pour conserver une motivation constante et progresser régulièrement dans l’écriture du mémoire. Et cela permet surtout de ne pas se sentir seul dans les moments de découragement. Au début, nous partons dans tous les sens en nous disant que nous n’y parviendrons jamais. Il suffit d’une personne avec qui échanger, même si elle n’aide pas réellement dans l’élaboration du mémoire, pour nous obliger à maintenir une certaine cadence. Je pense que sans objectif précis et planifié, il est très difficile de parvenir à ses fins et le fait de cumuler une vie de famille, un travail prenant et un mémoire est très difficile sans aide extérieure (famille, amis, collègues…)

 

DP / Q6 : Maintenant que vous êtes diplômé et que vous maitrisez parfaitement le sujet que vous avez traité, comment envisagez-vous d’utiliser cette « spécialisation » ? Pensez-vous qu’elle vous sera utile dans votre exercice futur ? Ou à contrario qu’il s’agit d’une recherche enrichissante intellectuellement mais difficilement exploitable ?

Une fois mon mémoire déposé, j’ai la chance d’avoir reçu un mail de l’éditeur de logiciel, qui présentait un script reprenant en grande partie mon approche du logiciel. Ce script était en revanche uniquement orienté sur l’analyse du FEC. J’avais pourtant mis un point d’honneur à ne pas me focaliser uniquement sur l’analyse comptable des données, essayant d’ouvrir le logiciel à d’autres architectures informatiques permises par les ERP (gestions des stocks, des ressources humaines…)

Mon approche orientée « commissariat aux comptes » ne m’est, pour l’instant, pas très utile, travaillant principalement en expertise comptable. En revanche, j’ai appliqué de nouveaux scripts spécifiques à mes propres dossiers, notamment pour des tableaux de bord ou dans le cadre de recherches spécifiques de clients revenant régulièrement.

D’autre part, j’ai en parallèle proposé mes outils aux commissaires aux comptes, qui attendent d’avoir un peu d’accalmie dans leur travail pour les utiliser.

 

DP / Q7 : Pour terminer, quels conseils donneriez-vous aux mémorialistes de la prochaine session ?

Le premier conseil, est celui de préparer au mieux sa notice et son plan. Certains disent qu’il faut avoir écrit son mémoire avant de faire sa notice, je n’irai pas jusque-là. Mais plus vous aurez un plan détaillé et maîtrisé, moins vous passerez de temps à l’écriture. L’écriture vous paraitra alors simple, vous n’aurez pour ainsi dire qu’à expliquer le titre que vous aurez choisi. Ainsi un bon plan est basé sur le principe « un titre = une idée ».

Le second conseil que j’apporterais serait de s’appuyer sur l’entourage (ANECS, famille, amis, collègues…). C’est une aide très appréciable qui vous portera vers la réussite. Une des difficultés que j’ai éprouvées au démarrage de la notice a été de vouloir prendre de multiples avis auprès de personnes qui ne savaient pas où je voulais aller. Ainsi, en voulant donner trop d’informations, et à trop en demander, je me suis perdu et retrouvé un peu seul. Je me suis alors obligé à une organisation plus stricte en planifiant des dates avec mon coach, en demandant de l’aide ciblée sur des points précis aux personnes compétentes et en me fixant des plages de travail à respecter. Comme cela, chacun savait comment m’aider et je restais le fil conducteur maîtrisant l’ensemble des rouages.

Enfin, mon dernier conseil, indispensable pour la réussite, est de choisir un sujet qui nous plaît et que vous maîtrisez partiellement et que, grâce à cette motivation, vous maitriserez de plus en plus au cours de l’élaboration de votre mémoire. En conclusion, le mémoire, pour apporter un plus à la profession, doit aussi nous apporter un plus à nous-même.

Partager cet article

Panier
Scroll to Top