18 juin 2018

Sondages, entretiens, enquêtes… L’expert-comptable mémorialiste dispose d’une multitude d’actions pour documenter son mémoire. Grâce à la digitalisation, le sondage en ligne représente une des méthodes les plus utilisée, comme le démontre les enquêtes relayées par les différentes sections Anecs.

Attention toutefois, la réalisation d’un sondage efficace et légitime nécessite une méthode rigoureuse afin que le mémorialiste, faute de temps, ne s’enlise pas dans une étude trop dure à exploiter ou peu représentative. Vous pourrez trouver ci-dessous quelques trucs et astuces pour y parvenir :

Phase 1 : le sondage, un moyen adapté à toutes les situations ?

On peut avoir tendance à réaliser un questionnaire car « tout le monde le fait ». Cependant, le mémorialiste devra défendre, lors de la soutenance, l’intérêt du sondage et donc sa légitimité. Disposer par exemple d’une vingtaine de réponses de boulangers suffit-il à dire que vous avez trouvé LA problématique de ce secteur ?

Sachant que le taux de clic d’un mailing « prospect » s’élève environ à 4%[1], il convient de disposer d’un listing relativement conséquent ou bien d’une visibilité importante sur les réseaux sociaux !

Ainsi, le mémorialiste doit analyser dès le départ s’il ne vaut pas mieux s’orienter vers une enquête qualitative en insérant dans son mémoire des entretiens écrits (entretien avec des institutions, des représentants syndicats du secteur, etc.).

Si le mémorialiste, toujours motivé, opte pour le sondage, il devra s’appuyer sur son réseau pour communiquer au plus grand nombre. Pour ce faire, de nombreuses organisations existent et peuvent relayer votre enquête en fonction du public visé : associations professionnelles, associations de gestion, syndicats, etc. En leur indiquant que les résultats de votre enquête leur seront communiqués, vous pouvez attiser leur curiosité.

Phase 2 : le choix de l’application, payer ou ne pas payer ?

Google form, Survey monkey, Typeform… De nombreuses applications existent, certaines payantes, d’autres gratuites. Pour faire votre choix, optez de préférence pour un questionnaire qui permet une extraction Excel, notamment si l’objectif poursuivi est d’analyser des données financières. Ainsi, vous ne serez pas limités par les schémas proposés par l’outil et pourrez personnaliser les résultats dans l’annexe de votre mémoire. Pour faire votre choix, plusieurs sites proposent une comparaison des atouts et défauts des principaux outils.

Phase 3 : La réalisation d’un questionnaire, la boite de Pandore

Maintenant que vous avez défini la population visée et l’application, il convient de réaliser le questionnaire. Le mémorialiste va alors se trouver face à un défi de taille : poser des questions pertinentes mais en nombre limité. En effet, l’attention d’un sondé est relativement limitée, certains sites indiquent que la durée optimale pour une enquête est 5 à 10 minutes. Vous allez donc devoir tout faire pour capter l’attention et faciliter la poursuite du questionnaire jusqu’au bout.

Pour ce faire, le mémorialiste doit déjà avoir une connaissance approfondie du sujet traité afin que chacune des questions puisse être ensuite exploitée dans le corps de son mémoire. A quoi sert concrètement cette réponse ? Quel apport potentiel ? L’idéal est de rattacher chaque réponse à un élément de votre plan.

En ce qui concerne le type de question, il convient de favoriser les questions fermées en regroupant les réponses par thème (catégorie de métier) ou par fourchette s’il s’agit de données chiffrées (effectif 30K€<CA<10K€). L’exploitation n’en sera que facilitée.

Si votre questionnaire traite de points techniques, ne négligez pas l’option « je ne sais pas » afin que le sondé n’abandonne le questionnaire. Faites également attention aux acronymes, fréquents dans notre profession et pas toujours parlant pour tout le monde. Il faut adapter le vocabulaire à la cible.

De manière générale, gardez en tête que vous n’avez droit qu’à une chance. Il faut donc être clair, concis et attractif.

Phase 4 : avant d’envoyer… testez : l’appel à un ami

Le premier jet étant réalisé, vous allez maintenant le tester vous-même mais aussi le diffuser à votre entourage afin d’avoir son retour sur la fluidité du questionnaire et la durée de réponse. Même si les membres de votre entourage n’est pas du tout concerné par le sujet, en essayant des clics / des réponses / en lisant les questions, ils pourront vous faire des retours pertinents sur le fond et la forme. Si vous avez la possibilité de le tester sur des personnes qui connaissent le sujet, vous pourrez avoir des retours plus pertinents sur l’objet des questions. Vous serez étonnés de voir que certaines questions/réponses peuvent être interprétées différemment et mériteront quelques éclaircissements.

Phase 5 : le mail d’envoi, ou « l’opération séduction »

Votre « œuvre » enfin prête, il convient maintenant de la partager et de faciliter le taux de réponse. Pour cela, votre mail doit capter l’attention. N’hésitez pas à mettre en avant un titre accrocheur et le but de l’enquête. Le terme d’expert-comptable mémorialiste, méconnu du public, peut alors jouer à votre avantage. En effet, il renvoie une image positive à la fois professionnelle et académique. Par ailleurs, vous attirerez une certaine sympathie en montrant que vous vous intéressez à leur secteur. Enfin, n’hésitez pas à indiquer que les résultats de l’enquête pourront être diffusés sur demande.

Phase 6 : à la recherche de l’audimat

L’email contenant le lien du questionnaire enfin prêt, vous allez pouvez utiliser la fonction publipostage de votre logiciel de traitement de texte et le jumeler avec vos listes Excel de contacts. Simple d’utilisation, cela permettra d’envoyer plusieurs centaines d’emails en quelques minutes.

La date et l’heure de diffusion sont stratégiques, différentes études conseillent d’envoyer le mail en semaine au cours de la journée afin qu’il ne se perde pas dans les mails publicitaires du Week-end. En cas de diffusion sur les réseaux sociaux, optez plutôt pour des heures de forte audience (18-20 heures).

Votre enquête désormais en cours, procédez à une ou deux relances afin de maximiser vos chances de réponses. Si vraiment vous n’avez pas de retour satisfaisant, il convient de revoir votre approche ainsi que votre accroche.

Lorsque vous disposerez d’un premier échantillon de réponses suffisant, dépêchez-vous de l’analyser. En effet, les réponses pourraient influencer le plan de votre notice/mémoire.

En appliquant ces conseils, vous devriez améliorer le taux de retour et donc documenter plus efficacement votre étude.

Mon mémoire, en quelques mots

Le mémoire portait sur les missions complémentaires que peuvent proposer l’expert-comptable aux syndicats patronaux. Pour cela, j’ai mené un sondage auprès de 2.000 structures, leurs coordonnées étant consultables sur internet. Sur la base des 200 réponses obtenues, j’ai pu analyser le contexte en pleine mutation de ce secteur et leurs demandes spécifiques en termes d’accompagnement. En partant du besoin client vers la mission de l’expert-comptable, il m’était ainsi plus facile de montrer l’apport concret de mon mémoire et le potentiel de développement de chiffre d’affaires pour l’expert-comptable.

Jérémy LACOMBE, expert-comptable

[1]Enquête 2013 Mail Metrics

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