25 octobre 2017

Les élections de début d’année au Conseil supérieur ont porté à de nombreuses responsabilités d’anciens élus de l’ANECS à commencer par Charles-René TANDE, lui-même. Marie-Claude MIGNON, actuel Contrôleur national du stage est également passé par cette case « Départ ». Retour sur cet échange chaleureux et constructif.

 

Données Partagées : Marie-Claude MIGNON, vous avez été Présidente de l’ANECS de 2001 à 2003. Vous êtes depuis mars 2017 Contrôleur national du stage. Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel et institutionnel entre ces deux dates ?

 

A L’issue de mon diplôme en Novembre 2003, j’ai quitté le cabinet dans lequel j’avais fait mon stage (un cabinet d’une cinquantaine de personnes sur la métropole Lilloise) pour me lancer dans la grande aventure de la création ex-nihilo. Cela m’a permis ainsi de goûter à toutes les tailles de cabinet. Avant le démarrage de mon stage, j’avais eu l’occasion de travailler durant 6 années chez KPMG.

La création ex-nihilo m’a permis de trouver ce que je recherchais finalement : l’exercice de la profession libérale, être au plus près au contact de mes clients pour les accompagner.

En 2006, j’ai créé une structure ad hoc en social avec 2 autres associés. Ce qui m’a permis de découvrir une autre facette de l’indépendance en ayant des associés. Aujourd’hui ma structure reste de petite taille : nous sommes

5 et je dois souvent jouer les “femmes orchestres” mais j’ai en face une telle liberté que j’estime que celle-ci n’a pas de prix !

Côté institutionnelle, après l’ANECS, j’ai tout naturellement intégré le CJEC ou j’y ai pris la fonction de vice-présidente sous la mandature de Lionel ESCAFFRE. En parallèle de mon installation, le CJEC m’apportait toutes les réponses aux questions auxquelles je pouvais être confrontée. J’ai ensuite fait un break institutionnel de 3 ans pour revenir au bureau National de l’IFEC où j’y ai découvert l’approche du métier au travers des syndicats. J’ai ensuite été élue au niveau du Conseil Régional du Nord Pas-de-Calais. Depuis Mars 2017, je suis élue au Conseil Supérieur – j’ai intégré le bureau National en tant que scrutatrice et je suis effectivement Contrôleur National du Stage. En parallèle, je suis toujours élue en région.

 

Quels sont les objectifs de votre mandature ?

L’objectif de ma mandature est clair avec deux axes prédominants : le premier est de faire en sorte que l’Ordre soit un facilitateur dans le déroulement du stage des experts-comptables stagiaires en leur permettant de ne pas tomber dans les pièges qui pourraient être éviter et leur faire gagner du temps dans le déroulement et dans la qualité de leur stage. Le second est de faire respecter les règles du stage et d’uniformiser dans tous les conseils régionaux les obligations des stagiaires. Le diplôme doit être traité de la même façon, que l’on soit à Paris ou à Marseille. Un stagiaire respectueux des règles et de la déontologie poursuivra ces valeurs une fois diplômé ! Il est donc important de lui donner un cadre à respecter.

 

Selon vous quel devrait être le parcours idéal d’un stagiaire pour être un bon professionnel ?

Il n’existe pas de parcours idéal pour un stagiaire car l’avantage de notre métier est qu’il nous offre la possibilité de faire énormément de choses différentes. L’objectif du stage est avant tout de découvrir un nouvel univers professionnel, d’être curieux, de passer de l’étape d’étudiant et du monde universitaire à celui du monde professionnel.

Pour devenir un bon professionnel, il faut néanmoins réussir à faire un bon stage, j’entends par là avoir l’opportunité de découvrir l’ensemble des palettes qui composent le métier. Il ne faut pas hésiter à demander au maître de stage de participer à l’interne du cabinet par exemple où au commercial de celui-ci.

Il faut être acteur de son stage et ne pas hésiter à changer de cabinet si celui-ci ne correspond pas à vos attentes !

C’est au stagiaire à orienter son stage et à être demandeur de missions qu’il souhaite pratiquer. Il doit déjà se comporter en professionnel !

 

Quel rôle et quels objectifs assignez-vous aux contrôleurs de stage ?

Un rôle très important car le contrôleur du stage va suivre le stagiaire tout au long des 3 années afin de lui apporter la déontologie nécessaire. C’est lui qui fera découvrir au stagiaire le côté “réglementé” du métier. Nous faisons partie d’un Ordre et à ce titre, les professionnels doivent respecter des règles. Les contrôleurs de stage sont les garants du respect des règles. Les contrôleurs de stage sont également là pour accompagner leur groupe dans le choix des thématiques de mémoire, et pour les aider dans le déroulement du stage. Il faut accompagner nos jeunes professionnels qui quittent le monde universitaire pour rejoindre le monde professionnel.

 

Qu’attendez-vous des maîtres de stage dans la formation du stagiaire ?

On est parfois maître de stage par opportunité quand on a besoin d’un bon collaborateur et on est parfois déconnecté des obligations du stagiaire à respecter. Pourtant, le maître de stage a, lui aussi, sa part de responsabilité dans la réussite du stagiaire au diplôme. Il est donc important qu’il soit sensibilisé dans les obligations à respecter pour son stagiaire. Nous avons conscience que les maîtres de stage sont parfois trop dans leur quotidien et en oublie leur stagiaire : c’est là aussi un axe de travail du conseil supérieur pour offrir des outils aux maîtres de stages pour l’accompagnement de leurs jeunes professionnels. A charge aussi aux stagiaires pour leur rappeler également.

J’ai toujours, par exemple, insister sur le fait que les stagiaires ne devaient en aucun cas être absents à leurs journées de formation et ce pour 2 raisons : la première est qu’il est parfois difficile de retrouver rapidement une journée de formation qui n’a pas été faîte dans les délais et la seconde raison est que les stagiaires ne doivent pas subir de pressions pour respecter les impératifs imposés par le cabinet.

L’expert-comptable stagiaire n’est pas un salarié comme un autre car il va s’investir plus et travailler plus. Il est donc normal que l’employeur joue également le jeu quant aux respects des obligations du stage.

 

Quelle est, pour vous, la place de l’ANECS ?

FONDAMENTAL ! l’ANECS est le socle du diplôme. Elle apporte une confraternité qui va suivre les experts comptables toute leur carrière. L’ANECS apporte bien plus que du savoir, elle apporte surtout un réseau, des amis et une motivation pour affronter la rigueur d’un stage d’une durée de plus de 3 ans !

L’ANECS est complémentaire de l’institution car elle va être présente sur toute la palette du stage et va compléter en fonction de l’organisation des régions, l’intégration dans la profession, l’accompagnement du stagiaire, les formations initiales, la préparation au DEC, la recherche du mémoire.

C’est pour cela aussi que nous intégrons l’ANECS dans l’ensemble de nos réflexions sur l’évolution du diplôme et du stage car ce sont ses adhérents qui connaissent le mieux les problématiques du stage !

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