20 décembre 2016

Chaque année, certains candidats obtiennent à la soutenance de leur mémoire une note qui laissent rêveurs les candidats passés et futurs. Données Partagées a tenté de percer le secret de leur réussite et vous fait profiter dans ce numéro des conseils de Noémie DUMONTEIT qui a obtenu 16 en traitant du « Diagnostic et optimisation de la gouvernance associative dans le secteur du handicap ».

 

Données Partagées / Question 1 : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai commencé par un BTS mais j’ai compris aussitôt que ce premier choix post-bac me retarderait dans mon parcours. J’ai alors tenté de raccrocher la filière classique de l’expertise comptable en suivant le DCG et le DSCG en 1 an. Ces choix audacieux ont été couronnés de succès car j’ai ainsi obtenu mon Bac+5 en 4 ans. J’ai ensuite souhaité consolider cette avance avec des formations complémentaires : certificats de comptabilité internationale et anglo-saxonne à l’INTEC, TOEIC, C2I, tout en poursuivant une année en faculté de langues étrangères.

Au niveau professionnel, j’ai réalisé le DSCG en alternance dans un cabinet de proximité puis, à l’issue de mes études, je suis entrée dans un groupe.

 

DP / Q2 : Qu’est-ce qui vous a amené(e) à choisir ce sujet de mémoire ?

Ce sujet s’est imposé à moi. Je réfléchissais à un sujet de mémoire depuis ma deuxième année de stage à l’aide de mind mapping, répertoriant ainsi les typologies de dossiers sur lesquels j’intervenais. Sans succès, puisque mon portefeuille était trop diversifié pour faire ressortir une véritable spécialité. Un jour, mon employeur m’a parlé d’une mission d’audit de la gouvernance chez un de nos clients et c’est cette opportunité qui a finalement déterminé le sujet de mon mémoire. Je me suis aussitôt dit que ce type de mission était novateur et méritait d’être démocratisé et structuré par des outils spécifiques (promotion, planification, dossier de travail, rapport, etc.)

 

DP / Q3: Comment vous êtes-vous organisé(e) ? Quelle a été votre méthode de travail ? Votre planning ?

Une fois le thème choisi, « Le diagnostic de la gouvernance », j’ai tenté de répertorier toute la documentation possible sur le sujet selon trois niveaux :

–       Restreint : gouvernance des associations gestionnaires ;

–       Basique : gouvernance associative ;

–       Elargi : gouvernance.

Cela m’a permis de bien définir et délimiter mon sujet. J’ai ensuite classé minutieusement toute cette documentation, dans un classeur tout d’abord, puis, au fur et à mesure, de façon dématérialisée en créant des fiches de lecture synthétiques sur chaque article, chaque ouvrage.

La phase de documentation est selon moi primordiale. Il convient de ne pas la négliger car de là découle la richesse du mémoire. C’est pour cette raison que j’ai cherché à obtenir ensuite des informations peu accessibles au public. Et il ne faut pas hésiter à parcourir des kilomètres et dépenser quelques euros pour y accéder. Pour cela, je me suis inscrite à des formations spécialisées et j’ai parcouru les forums et conférences sur le thème. Je me suis également abonnée à des revues spécialisées (Directions, Santé-Social).

Les rencontres avec des professionnels du secteur se font surtout par le bouche à oreille, via les clients, les associés du cabinet, les contacts des autres stagiaires, etc. Mais il ne faut pas non plus hésiter à frapper directement aux portes : j’ai obtenu quelques retours de spécialistes via des sollicitations directes par e-mail ou via des réseaux sociaux, tels que Viadeo ou LinkedIn.

 

En parallèle, d’un point de vue méthodologique, je me suis inscrite à toutes les formations sur le mémoire, en interne et en externe, et notamment des solutions proposées en partenariat avec l’ANECS : formation ENOES et « Coaching Mémoire ».

Environ 80 à 90 % de mon travail de documentation était réalisé lors du dépôt de ma notice et mon plan était déjà articulé en référence à mes fiches de lecture afin de faciliter ma future rédaction.

D’un point de vue planification, je n’ai pas vraiment de conseils à donner, je travaille mal sous pression, donc je me suis donné le temps nécessaire sans réellement viser une date de passage de l’examen.

 

DP / Q4 : Quels outils avez-vous utilisé ? Avez-vous des trucs et astuces pratiques ?

Certains outils Google sont utiles dans la conception du mémoire. Je pense notamment aux alertes dans la phase documentation, mais aussi à Google questionnaire et Google drive que j’ai utilisé en complément du CD-ROM ou de la clé USB.

Lors de ma soutenance, les membres du jury ne m’ont parlé que de la forme de mon mémoire. C’est frustrant lorsqu’on y passe autant d’heures mais en même temps cela signifie aussi qu’il faut particulièrement la soigner : c’est la dernière chose que nous faisons et la première chose qu’ils voient. De mon côté, j’avais mis le paquet, je me disais simplement que mon mémoire était comme un livre dans une bibliothèque : il faut attirer l’attention du lecteur et lui donner envie de le lire. J’ai donc passé beaucoup de temps à concevoir graphiquement la couverture, les tranches des tomes 1 et 2, les marque-pages (un pour le mémoire qui récapitule le plan et un pour les annexes qui récapitule les outils), l’impression numérique sur CD-ROM, mais aussi la qualité du papier en externalisant cette partie à un imprimeur.

Des proches m’ont également aidée dans cette phase pour programmer des macros sous Excel, graver des fichiers, etc.

 

DP / Q5 : Quels ont été les apports de l’ANECS ?

J’ai participé à l’édition 2013 des Estivales de l’ANECS et du CJEC, qui proposent toujours des ateliers relatifs au mémoire, et j’ai également commandé le recueil de notices ANECS et les annales du DEC ANECS. J’ai aussi rejoint le groupe Facebook « Adopte un mémorialiste », qui permet de partager sur des sujets divers : mise en forme, rédaction, convocation, soutenance, etc.

 

DP / Q6 : Maintenant que vous êtes diplômé(e) et que vous maîtrisez parfaitement le sujet que vous avez traité, comment envisagez-vous d’utiliser cette « spécialisation » ? Pensez-vous qu’elle vous sera utile dans votre exercice futur ou, a contrario, qu’il s’agit d’une recherche enrichissante intellectuellement mais difficilement exploitable ?

Au début, on envisage le mémoire comme une plaie mais, avec le recul et au fil du temps, ça devient un plaisir et un véritable challenge. On rencontre des gens, on a accès à des informations privilégiées… Au final, c’est un parcours initiatique qui me paraît indispensable à l’exercice de la profession.

La rédaction de ce mémoire m’a permis d’intégrer un groupe de travail spécialisé sur l’analyse financière des associations gestionnaires au sein de mon cabinet.

En outre, ma note me permet aujourd’hui à mon tour de coacher individuellement des mémorialistes et de les faire profiter de mon expérience.

 

DP / Q7 : Pour terminer, quels conseils donneriez-vous aux mémorialistes de la prochaine session ?

Il faut convaincre, ne pas se sous-estimer, tenir bon quoi qu’il arrive et s’appuyer sur l’ANECS car c’est un travail de longue haleine. C’est aussi une période décisive dans la vie qui nécessite un juste équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Il convient donc de préserver les deux univers.

Pour la soutenance, il faut être soi-même, bien que l’enjeu soit important, tout en veillant à rester toujours professionnel, factuel avec un discours construit et argumenté.

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