9 avril 2018

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet à toute personne engagée dans la vie active de faire valider les acquis de son expérience professionnelle, avec pour objectif l’obtention d’un diplôme d’Etat (BTS CG, DCG ou DSCG), d’un diplôme universitaire (licence ou Master)  ou d’un titre métier enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (Bachelor ou Mastère).

Pour les diplômes d’Etat, une UE obtenue par la voie de la VAE reçoit la note de 10.

Concrètement, un collaborateur de cabinet qui a un diplôme d’Etat incomplet peut envisager de le terminer par la voie de la VAE. Ce collaborateur comptable peut même viser un grade de niveau supérieur à celui qu’il détient actuellement.

Par exemple, le candidat qui a un BTS CG (même incomplet) peut viser un DCG. Un candidat qui a un DCG (même incomplet) peut viser un DSCG ou un Master CCA. On peut même envisager le cas où un collaborateur aurait simplement le BAC et pourrait viser le DSCG par la voie de la VAE.

Ce que l’on va prendre en compte pour l’obtention du diplôme, ce sont les expériences professionnelles acquises dans les domaines de la comptabilité, de la finance d’entreprise, de l’audit et du contrôle de gestion ainsi que l’étendue des missions et des responsabilités confiées.

Cette démarche s’adresse aussi aux collaborateurs provenant d’autres filières économiques, juridiques ou commerciales, qui peuvent aussi postuler par la VAE directement au diplôme qui correspond à leur expérience professionnelle.

C’est indéniablement une très belle opportunité offerte à des collaborateurs qui souhaitent progresser dans leur carrière professionnelle, grâce à l’obtention d’un grade académique. L’expérience prise en compte concerne aussi bien celle acquise en cabinet ou en entreprise que celle acquise dans le cadre d’une association ou de toute autre organisation. Le législateur prend en compte aussi les périodes de stage et d’alternance.

Il faut au moins une année d’expérience professionnelle pour pouvoir s’engager dans la voie de la VAE. Ceci dit, le jury attend de solides expériences dans la durée pour pouvoir attribuer en totalité ou en partie le parchemin visé.

L’esprit de la démarche VAE est de reconnaître les compétences acquises par le candidat hors de toute contrainte liée à l’obtention de connaissances pures.

Pour faire simple, la VAE est une logique de compétence, la passation des examens nationaux est une logique de connaissance.

Les deux logiques sont complémentaires et s’inscrivent dans la formation tout au long de la vie des salariés et des candidats. C’est un véritable progrès social.

Dans la pratique, le candidat ne peut pas passer les épreuves ou postuler à un diplôme à la fois en VAE et à la fois par la composition des épreuves. Ceci est valable pour une année, mais rien n’empêche de changer d’approche l’année suivante.

C’est l’un ou l’autre, tout en inscrivant la démarche dans le temps.

Le candidat qui démarre une VAE doit s’informer auprès du SIEC www.siec.com et www.francevae.fr . Ces sites sont très complets en termes d’informations sur les diplômes d’Etat du BTS, du DCG et du DSCG. Le DEC n’est à ce jour pas encore accessible par la voie de la VAE mais cela ne devrait pas tarder.

Ensuite le candidat devra remplir un long formulaire que l’on appelle livret 1 : ce document permet à l’administration (DAVA – dispositif académique de validation des acquis –   présent dans chaque Rectorat) de vérifier la cohérence et de la pertinence de la démarche du candidat. A l’issu de l’examen du livret 1, l’administration délivre une attestation de recevabilité.

Le livret 1 peut être déposé à tout moment de l’année, il n’y a pas de date limite.

Une fois cette attestation de recevabilité reçue, le candidat va devoir entamer la partie la plus lourde du processus de la VAE : le livret 2

Il s’agit pour le candidat de mettre en correspondance ses expériences acquises avec le référentiel du diplôme d’Etat ou de tout autre titre professionnel visé.

Cette étape doit être faite très sérieusement par le candidat car le livret 2, qui est un dossier écrit de plusieurs dizaines de pages, est sa vitrine. La rédaction du livret demande un investissement de temps élevé ; par exemple si le candidat vise la totalité des UE du DSCG, il lui faudra une année pour rédiger son document, la plupart du temps en continuant à travailler dans son cabinet ou son entreprise.

La vie de famille sera  quelque peu perturbée car la plupart des week-ends seront  bien remplis, mais c’est le prix à payer.

Le candidat doit se remémorer dans le détail toutes ses expériences et les mettre face au référentiel, paragraphe par paragraphe, bloc de compétences par bloc de compétences, l’un après l’autre.

Il lui faudra aussi apporter des éléments de preuves à l’appui de ses affirmations. Par exemple, cela pourra être des extraits de rapport rédigés par lui-même, des documents administratifs justifiant de ses positions hiérarchiques. Il est à noter que les compétences à présenter peuvent provenir de plusieurs contextes : salariés, activités indépendantes, associations bénévoles…

Il ne s’agit surtout pas de compléter un vide d’expérience avec un chapitre d’un ouvrage sur le sujet abordé.

C’est pourquoi, la plupart des candidats visent le diplôme en totalité afin d’obtenir le maximum d’UE validées par la VAE.

Pour les UE non validées, le candidat pourra  de nouveau déposer un autre dossier par la suite mais il devra bien entendu justifier des nouvelles expériences acquises. Il faut donc être très prudent et ne pas déposer un dossier chaque année, cela pouvant être mal perçu par le jury.

Une fois le livret 2 terminé et déposé dans les délais prévus par le SIEC pour les diplômes d’Etat, le candidat sera convoqué devant un jury composé des référents du diplôme visé et de professionnels.

Un livret 2 bien rédigé sur le fond et sur la forme est une vitrine : le jury aura déjà en amont une bonne ou une mauvaise impression. C’est donc capital de réussir la rédaction du livret 2.

L’entretien, d’une durée maximum d’une heure, a pour but de vérifier la cohérence entre le document écrit rédigé par le candidat et la présentation orale, courte, suivie d’échanges avec le jury. L’entretien ne doit pas être pour le candidat un « concours de beauté ».

Le candidat doit être le plus naturel possible, ne pas en faire trop, mais simplement prouver qu’il est à la hauteur du diplôme visé, et cela grâce à ses expériences professionnelles et a ses compétences avérées.

Pour la rédaction du livret 2, différents organismes proposent un accompagnement et il est en effet recommandé de le prendre. Celui-ci est pris en charge par les financeurs à partir du moment où le diplôme ou le titre visé sont reconnus par l’Etat. La prise en charge peut être faite également dans le cadre du CPF.

L’intérêt de la VAE pour le candidat est celui de la reconnaissance, mais aussi celui d’être en position de pouvoir évoluer dans sa carrière professionnelle.

Pour l’employeur, la VAE peut être une composante de sa politique de ressources humaines et surtout un levier de motivation et de fidélisation du collaborateur.

Nous encourageons vivement les parties prenantes à se saisir de ce dispositif, d’autant plus qu’il a été simplifié par le dernier décret du 4 juillet 2017 (n° 2017-1135), résultant de la loi sur la formation professionnelle de 2014 et de la loi travail de 2016.

La finalité est donc bien rappelée : se former tout au long de la vie, et donner du sens à son cheminement professionnel dans une trajectoire de réussite.

Thierry CARLIER
Directeur de l’ENOES

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