22 mars 2024

L’accès à la profession

La profession est organisée en deux niveaux. Pour le niveau de base, Section B, Esperto Contabile (EC) – que l’on peut assimiler à un collaborateur expérimenté en France – l’accès se fait après un cycle de trois ans en économie et administration d’entreprise (laurea triennale), tandis que pour la Section A, Dottore Commercialista (DC) – qui lui est l’équivalent de l’expert-comptable français – il faut suivre un cycle de cinq ans dans les mêmes domaines (3+2 ans – laurea magistrale).

La formation comprend également un stage (practicum), d’une durée de 18 mois, sous la supervision d’un DC ou d’un EC inscrit au tableau depuis 5 ans au moins (dit Dominus) ; cette expérience n’est pas encadrée par un contrat de travail mais les stages supérieurs à 6 mois doivent être rémunérés. Depuis 2012, il est possible de faire un stage à l’étranger d’une durée maximum de 6 mois dans un cabinet d’expertise comptable ou d’audit.

Une fois le stage réalisé, on accède à un examen d’état, distinct selon le cycle choisi, qui comprend 3 épreuves écrites et un oral.

Seuls les candidats ayant réussi les trois écrits peuvent accéder à l’oral.

Les épreuves écrites incluent :

» Des matières techniques : comptabilité, audit, administration d’entreprise du domaine industriel, commercial et financier, analyse financière et techniques professionnelles, connaissance IT ;

» Des matières juridiques : droit civil et d’entreprise, procédures d’insolvabilité, droit fiscal et du travail, droit de procédure civile.

Pour ce qui est de l’accès au métier de revisore contabile (RS), qui serait l’équivalent du commissaire aux comptes en France, il faut s’inscrire à un registre parallèle relevant du ministère de l’économie. Les titres de DC et EC permettent d’être inscrit automatiquement sur ce registre.

 

Structuration de la profession

En 2020, la profession regroupait environ 114 300 DC et près de 1 500 EC, bien loin des 21 000 experts-comptables français. Elle comptait également 12 400 stagiaires (praticanti) contre presque 7 000 en France.

La profession est régie par une instance nationale, le Consiglio nazionale dei dottori commercialisti e degli esperti contabili, qui représente l’ensemble des membres de la profession, aussi bien au niveau national qu’international. Elle contrôle les activités des ordres locaux (ordini) et élabore différents règlements et recommandations, y compris le code de déontologie.

Cette instance est relayée par un maillage de 131 ordres locaux, compétents pour surveiller l’exercice des professionnels inscrits sur leur territoire et sont chargés de la discipline en première instance. Le nombre d’inscrits par ordre varie de plus de 10 300 professionnels à celui de Rome contre 114 à celui de Oristano, en Sardaigne.

 

Les activités professionnelles de l’EC et du DC

La plus grande partie des activités des professionnels italiens s’adresse aux PME, dans le domaine du conseil notamment. Il n’y a pas de monopole d’exercice, néanmoins, la loi reconnait à la profession des compétences dans les domaines de la gestion, du droit des affaires, de la finance et de la fiscalité.

Seuls les DC inscrits à la Section A, en fonction de leurs compétences, sont autorisés à exercer les activités suivantes :

» Auditer, exprimer des opinions sur les états financiers des entreprises publiques et privées ;

» Agir en qualité d’administrateurs judiciaires, liquidateurs (procedure di amministrazione controllata) ;

» Réaliser le contrôle légal des entreprises et entités publiques ;

» Prodiguer un conseil financier pour les collectivités locales ;

» Réaliser une évaluation technique des projets d’entreprise et certification des plans d’affaires pour obtenir des fonds publics.

Les DC peuvent également exercer toutes les activités des EC, inscrits à la section B :

» Préparation des comptes et du bilan, tenue du social ;

» Missions fiscales : déclarations, attestations ;

» Audit ;

» Conseils fiscaux aux particuliers ;

» Missions de conseils.

Les DC ne sont pas autorisés à exercer certaines autres professions, comme celle de notaire ou de journaliste, mais sa casquette est en revanche compatible avec celle d’avocat.

 

Faire son stage DEC ou exercer en Italie, c’est possible !

L’Italie se trouvant dans l’Union européenne, il est possible d’y faire tout ou partie de son stage DEC. Pour en savoir plus, consultez “Les 10 questions du stage DEC à l’international” sur www.anecs.org, rubrique “Commission internationale”. L’ANECS propose également un groupe Facebook ouvert à tous, “Adopte un DEC’xpat”, où vous pouvez échanger sur vos projets d’expatriation.

Conformément à la directive 2005/36/CE relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles, les diplômés du DEC bénéficient en Italie d’une reconnaissance de leurs compétences et peuvent ainsi y exercer. Pour ce faire, ils doivent déposer une demande auprès du ministère de la Justice.

Après avoir choisi votre ville de destination, vous pouvez contacter l’organisation locale de l’association de jeunes expertscomptables : Unione Giovani Dottori Commercialisti ed Esperti Contabili (https://www.knos.it/) qui pourra vous aider dans vos recherches et démarches et vous informer sur le fonctionnement de la profession en Italie.

 

Source : https://www.commercialisti.it/

Nathan HEINTZ, étudiant en DSCG et membre du bureau exécutif ANECS, et Luca Antonio RASIA, Esperto Contabile italien

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