28 octobre 2016

Découvrez l’édito de Philippe Arraou, Président du Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables et parrain de l’ANECS, pour le 130e numéro de Données Partagées.

Je répète chaque jour depuis le congrès 2015 : « de plus en plus experts, de moins en moins comptables ».

Cette formule fait référence à l’évolution de la profession dans ses missions auprès des entreprises. Nous sommes de plus en plus attendus et impliqués sur le conseil, ce qui demande un niveau d’expertise, et un positionnement sur le marché, fruit d’une stratégie et d’un engagement qui passent par une formation et une spécialisation. Mais cela ne veut pas dire pour autant que nous sortons du champ des missions comptables. La comptabilité reste notre domaine de compétence et de prédilection.

Ce qui change, c’est que les méthodes et techniques pour enregistrer la comptabilité évoluent par le biais des nouvelles technologies et de l’automatisation. Cela a pour conséquence que les cabinets d’expertise comptable ont et auront de moins en moins de temps à consacrer à la comptabilité dans son élaboration. Concrètement, c’est la tenue des comptes qui est visée. Nous n’aurons bientôt plus besoin d’un « sachant » pour enregistrer les opérations dans des comptes dans la stricte application d’une technique.

Mais il n’empêche que les experts-comptables conserveront la responsabilité de l’élaboration de la comptabilité, depuis sa conception et le choix des outils pour les enregistrements, jusqu’au contrôle de cohérence et à la production de l’information, et bien sûr des états financiers.

Nous restons bien les professionnels de la comptabilité, qu’il faut comprendre comme un système d’information. Car après tout, la comptabilité n’est jamais qu’un outil dans lequel entrer des données, pour les restituer sous une forme voulue, soit à l’usage des dirigeants pour la gestion de l’entreprise, soit à l’usage de l’administration pour le calcul de l’imposition.

Cette notion du système d’information est essentielle pour tout expert-comptable chez son client. Il nous appartient de garantir la qualité de l’information dans notre fonction de tiers de confiance. Avec l’automatisation des enregistrements, nous devons rappeler la valeur ajoutée globale de notre prestation afin de ne pas disparaître. C’est donc bel et bien un sujet d’expertise et non de seule technique comptable. Et c’est une opportunité formidable pour la profession afin de mieux se positionner auprès des entreprises, avec une plus grande utilité et un meilleur apport de valeur ajoutée.

L’avènement de l’économie numérique va marquer un tournant positif et bénéfique dans l’histoire de l’expertise comptable.

C’est le bon moment pour embrasser la profession !

Philippe ARRAOUPrésident du Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables

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