25 février 2020

La 5e édition du concours TOP Départ nous a livré un podium éclectique tout en étant représentatif de la profession “génération 2020”. Sensibles aux enjeux actuels, les trois lauréats ont mis au cœur de leur projet, l’accompagnement du client et l’intégration du digital.

Considérant la dimension humaine comme facteur déterminant de la réussite d’une entreprise, Mélissa DEMANDRE positionne son cabinet “Madame Abeille” comme coach de son client en travaillant tout à la fois la matière comptable et administrative avec le comportement du dirigeant et de ses salariés pour améliorer management et fonctionnement de l’organisation Dominique JABES, qui a identifié le besoin de conseil en gestion des dirigeants de TPE, propose avec DAZZ, d’utiliser l’IA plutôt que de la subir et d’automatiser les processus de contrôle et de révision pour laisser le temps et la place à l’accompagnement et un meilleur service du client.

Servir le client, pour Maxime BOURRAT, c’est lui faire gagner du temps, lui permettre de se recentrer sur son cœur de métier en le déchargeant des tâches administratives chronophages.

Dans cet objectif, il apporte avec TOTEM Expertise des solutions digitales performantes et des outils numériques facilitant le quotidien du chef d’entreprise.

Une fois de plus, le concours TOP Départ récompense et soutien trois jeunes professionnels qui ont travaillé leur positionnement stratégique pour répondre au mieux aux besoins du marché, car au CJEC comme chez QuickBooks, nous sommes persuadés que l’expertise comptable en général et la création ex nihilo en particulier ont un bel avenir devant eux à condition que l’expert-comptable se vive comme un chef d’entreprise !

Présentation des 3 lauréats

1er prix : Mélissa DEMANDRE / Mme Abeille / Provence

Présentez-vous en quelques mots

En octobre 1989 mes parents me donnent un prénom d’origine grecque qui signifie abeille. Je m’envole vers les études, la comptabilité s’invite sur mon planning de cours à la rentrée 2009, lorsque j’intègre l’école de commerce de Dijon. Mon premier stage, réalisé en cabinet, sera une révélation. Je veux devenir expert-comptable pour accompagner les dirigeants, mettre mes compétences au service de la performance de leur

entreprise.

En 8 ans je découvre différents postes et cabinets et pense trouver ma voie dans l’audit. Qu’à cela ne tienne, je remets régulièrement en question le métier, le management jusqu’à réaliser que mon épanouissement dépend exclusivement de moi. Je m’intéresse aux sciences cognitives pour comprendre le fonctionnement

de mon cerveau et décrypter les relations humaines, capables de gangréner l’ambiance autant que de faire pousser des ailes à toute une équipe !

J’ai l’audace de présenter au diplôme d’expertise comptable des méthodes de neuro management pour limiter le turnover dans les cabinets, et permettre aux experts-comptables de déceler les motivations profondes de leurs collaborateurs afin de faciliter leur montée en compétences.

Diplômée du DEC et certifiée Praticienne en Approche Neurocognitive et Comportementale début 2019, je m’installe ex nihilo pour exercer le métier selon mes convictions et transmettre mes connaissances.

 

Présentez votre projet/cabinet en quelques mots. En quoi est-il innovant ?

En mai 2019, l’avenir du CAC paraît scellé à bien des égards et pour bien des confrères. Ma vision du métier est cependant très positive et optimiste, parce que je fais le choix de dessiner la profession de demain plutôt que de la subir. Je considère la loi Pacte comme une réelle opportunité qui ouvre définitivement la porte à l’audit contractuel. J’entrevois distinctement une façon d’apporter une réelle valeur ajoutée à mes interventions de contrôle interne. Inutile de choisir entre les 2 professions.

Je me positionne en auditeur de confiance, avec une approche par les risques révélatrice des dysfonctionnements de l’entreprise. Ensuite je mets en place mes méthodes issues des sciences

cognitives et comportementales. Une société peut avoir les meilleurs process, elle atteint le maximum de performance lorsqu’elle implique l’ensemble des collaborateurs à travers l’intelligence collective.

En expert-conseil, je propose des missions appelées biosystémiques, qui combinent les dimensions organisationnelle et managériale.

Ma stratégie consiste à viser les entités qui ne remplissent plus les conditions de seuils de nomination d’un commissaire aux comptes. Cette typologie de clients dispose, selon le gouvernement qui a mis en place la loi, d’une enveloppe de 5 K€ environ à réinvestir dans des prestations où l’apport est directement perceptible.

Effectivement, ma mission n’a pas vocation à répondre à une obligation légale, mais à accompagner durablement les entreprises françaises. Mes prestations invitent à créer une synergie avec les confrères. A la différence d’un coach ou d’un consultant, j’ai une vision 360 de l’entreprise. Je m’appuie sur les défaillances de contrôle interne qui avaient été relevées par le CAC ou que j’ai identifié. Je mesure l’impact des changements organisationnels grâce au reporting de l’expert-comptable s’il existe, sinon je le préconise au client. Outre l’approche entreprise, il me tient à coeur, dans la continuité de mon mémoire, d’intervenir directement dans les cabinets.

De la même façon, j’accompagne les experts-comptables afin qu’ils puissent déceler les pépites inexploitées de leurs collaborateurs, le meilleur moyen de les impliquer dans la croissance du cabinet. L’originalité du projet réside autant dans la proposition d’un nouveau type de mission, que dans l’approche cognitive. Nombreux sont ceux qui me demandent comment concrètement je combine les neurosciences avec le contrôle interne.

L’analyse des process d’une entreprise, la première étape de mon intervention, révèle les choix et partis pris de la direction au niveau de l’organisation et de la circulation des informations. J’appréhende alors les points de blocages (responsabilités, délégation de pouvoirs) et zone de tensions éventuelles au sein des équipes.

Je traduis ensuite les rapports et interactions entre les collaborateurs avec une vision neurocognitive et comportementale. Cette prise de conscience pour l’ensemble des membres de la société constitue un prérequis essentiel à la mise en place de nouveaux mode d’organisation.

Je réalise un support de formation e-learning en skechnotes (dessins), propre à la structure pour restituer de façon ludique, ma lecture des phénomènes observés. J’apporte alors un maximum de contenu et de connaissance sur le fonctionnement du cerveau humain qui permettra à chacun de comprendre l’autre.

Je mets à disposition une palette d’outils d’intelligence collective que j’ai développés et dont la mise en place est décidée collectivement. L’expérience forgée en audit se combine à mes compétences managériales pour servir la performance de votre ruche. Je m’assure que chaque abeille s’épanouisse à son poste et que la production de miel soit optimale.

 

Votre retour sur le concours ?

Je découvre l’existence du concours en juillet 2019. Le 1er prix de 5 000 € constitue une bonne raison de se préinscrire ! Entre la création de mon site internet et celle de mon identité visuelle, il faudrait vendre beaucoup de miel pour financer ces investissements. Je m’inscris.

A la rentrée de septembre, de retour après 10 jours de déplacement, je reçois un appel d’Eléonore CHASTAGNER du CJEC : “Mélissa vous n’avez pas encore commencé à compléter votre dossier d’inscription pour TOP Départ. Je voulais m’assurer que vous ne rencontriez pas de difficultés.” Je m’empresse de me justifier :“A vrai dire

je n’ai pas eu le temps, je rentre à peine de mission et j’ai égaré le mot de passe.” Plus la date approchait et plus je me faisais une raison, je ne voyais pas comment j’allais pouvoir rédiger le dossier.

En raccrochant, je réalise ce que je viens d’affirmer. En approche neurocognitive et comportementale, il existe 2 explications lorsque l’on déclare ne pas avoir eu le temps.

1. Il s’agit d’une façon détournée et socialement acceptable de dire que l’on s’en moque sans assumer que cela ne nous intéresse pas…

2. Inconsciemment on choisit de donner la priorité à toutes les autres tâches qui figurent sur notre liste… Je devais finaliser le dossier d’un client, je ne pouvais pas ne pas faire le ménage, un ancien collègue avait réellement besoin de mon aide… Cette hyperactivité caractéristique du stress de fuite, s’explique par la peur de l’échec…

Effectivement, on peut se moquer de recevoir 5 000 €, cependant le démarrage d’une activité est souvent associé à la peur de l’échec, je me suis reconnue dans cette situation.

Une petite voix à l’intérieur m’a fait prendre conscience que ce concours était pour moi.

Pour la réalisation du dossier, le temps passé se rapproche de 25 heures, en comptant les relectures de mes proches qui se sont assuré que les réponses apportées étaient pertinentes par rapport aux questions posées.

En toute transparence, j’avais commencé à rédiger le script de la vidéo, avant même l’annonce de la liste des finalistes.

J’avais complété mon dossier dans l’optique d’intégrer le Top 10. Je croyais en mon projet et je n’ai jamais cessé d’y croire. Je remercie sincèrement Eléonore qui m’a donné le déclic.

Pour la vidéo, j’ai également mis à contribution mes proches, leurs critiques ont été aussi dures que constructives.

La dernière étape était pour moi la plus difficile, partagée entre l’envie de faire connaitre mon projet et la sensation de sur-solliciter tout le monde (mes élèves, mes anciens professeurs, clients et collègues, les confrères rencontrés lors d’évènements…). En trois semaines, j’aurai abattu toutes mes cartes, activé mon réseau et impliqué une grande partie de mes sphères personnelle et professionnelle dans mon aventure. En définitive, il s’agissait du seul moyen de donner le Top DEPART de mon activité. Merci encore à toutes celles et ceux qui m’ont soutenue, au CJEC et à Quickbooks pour cette contribution précieuse !

 

2e prix : Dominique JABES / Dazz / Provence

Présentez-vous en quelques mots

Nous sommes deux à l’origine du projet DAZZ : – Dominique JABES, expert-comptable diplômé à la session de novembre 2019. Ma mère, comptable, mon père et mon oncle, experts-comptables, je tombe très jeune dans cette profession, mais en voulant y apporter ma vision. Le métier est en pleine mutation. Il devient nécessaire de dompter les nouvelles technologies pour ne pas les subir. C’est dans cet esprit et avec cette volonté qu’est né le projet DAZZ, qui m’a également servi de base de réflexion pour mon mémoire. Cette étape du mémoire et les différents retours lors de la soutenance m’ont permis d’affiner les lignes directrices du projet.

Le deuxième pilier de cette aventure : Rémi CARBONNE, ingénieur informatique, rallié très vite au projet pour concevoir l’application. Ami de longue date, Rémi m’a rejoint au moment où je recherchais un développeur de confiance, capable de se lancer dans cette folle aventure.

Présentez votre projet en quelques mots. En quoi est-il innovant ?

Notre projet DAZZ BOARD repose sur le principe suivant : proposer un outil simple et efficace pour aider l’expert-comptable à fournir une information pertinente et fiable à ses clients, tout en restant rentable.

Un outil simple qui arbore une interface épurée et intuitive pensée pour les clients non formés à manier des outils informatiques complexes, mais aussi pour les collaborateurs, qui ne doivent pas perdre de temps en menu et sous-menu pour rester productifs et efficaces. Enfin, l’interface de l’expert-comptable lui permet de garder le contrôle des processus, mais surtout de maîtriser les échanges avec les clients et notamment les informations qui leur sont envoyées.

Un outil efficace, qui présente de manière claire et précise les indicateurs de gestion dans un tableau de bord de gestion compréhensible.

Le tableau de bord est complété par des rapports d’objectifs en début de mois pour cadrer le client, mais aussi par des indicateurs d’alerte qui se déclenchent en cas de dérive stratégique significative.

Une information pertinente, car le tableau de bord se construit au travers de modules qui se concentrent sur différents éléments de la gestion. L’expert-comptable va pouvoir simplement et rapidement composer des tableaux de bord adaptés aux besoins des clients, ou modifier un tableau de bord si les besoins du client évoluent. Ainsi le client dispose de l’information dont il a besoin au moment où il en a besoin. De plus des commentaires automatiques sont générés en fonction du tableau de bord, pour mettre en avant les principaux points de réflexions. Cet accompagnement didactique va permettre au client de progresser dans sa gestion, tout en restant attentif.

Une information fiable c’est là le cœur d’un bon état de gestion. Si les données sont fausses, l’analyse le sera également, et le client pourrait emprunter la mauvaise voie en se basant sur ces informations. Ainsi le logiciel va lire le FEC sur lequel se base le tableau de bord, pour déceler les incohérences et prévenir l’expert-comptable du problème qu’il devra contrôler et corriger avant d’envoyer le tableau de bord au client.

La principale innovation que nous voulons apporter aux experts-comptables et donc à leurs clients, est de permettre à l’expert-comptable de fournir un service complet et utile (décrit en amont) tout en restant rentable. Sur ces missions de gestion la facturation est limitée, pour pouvoir proposer un service attractif et compétitif. Alors si l’on ne peut pas augmenter le prix, il faut réduire les coûts, et c’est alors que les innovations de notre solution DAZZ BOARD entrent en jeu. En effet, de nombreuses tâches sont automatisées, comme le contrôle du FEC pour assister l’expert-comptable dans son travail de révision, en lui permettant d’être rapidement sûr de la fiabilité des indicateurs qui apparaissent dans le tableau de bord. Sont également générés les commentaires automatiques, les rapports de gestion en début de mois, des notifications au client par mail et interface mobile, des alertes en cas de dérives stratégiques. Ces tâches sont automatisées par notre solution DAZZ BOARD pour permettre à l’expert-comptable de fournir le meilleur service au meilleur prix en étant le plus efficient possible.

Notre application DAZZ BOARD est aujourd’hui opérationnelle en interne pour nos clients, mais notre objectif est de développer une version commercialisable et disponible à tous les experts-comptables à fin 2020/début 2021.

 

Votre retour sur le concours ?

Tout a commencé par la découverte de ce concours (merci à la newsletter du CJEC). Dès lors, nous avons voulu tenter notre chance et avons rempli le formulaire de présentation du projet consciencieusement, mais sans grand espoir de finir dans les dix finalistes.

Le jour de la révélation des dix sélectionnés nous n’en revenions pas, mais la joie s’est rapidement effacée pour laisser place à la panique. Nous avions 3 semaines pour imaginer, écrire et réaliser une vidéo de notre projet, et la date de rendu était le lendemain de ma soutenance du mémoire d’expertise comptable ! Le temps nous a clairement manqué. Mais nous n’avions rien à perdre et tout à gagner. Nous avons rapidement mobilisé nos contacts assez compétents pour réaliser cet ouvrage, et assez proches, car les perspectives de rémunérations étaient faibles. Le samedi même nous avons organisé une grosse journée d’écriture pour trouver le style de la vidéo et écrire le script.

Très rapidement, et sur les conseils d’une amie venue nous aider, nous sommes partis sur un concept d’une vidéo inspirée de #DATAGUEULE. Un autre ami nous a aidés à produire la vidéo sur After Effects, et a pris beaucoup de son temps pour terminer la vidéo à l’heure, et ce malgré les tempêtes de neige et les coupures d’électricités qui nous ont conduits à un sprint final pour rendre la vidéo.

Dernière épreuve, la course aux likes sur Facebook, renommé “Vis ma vie de Kickstarter” en interne. Cette étape nous a donné l’occasion de renouer avec beaucoup d’anciens contacts, et nous avons été très touchés du nombre de nos amis et proches qui se sont mobilisés pour nous aider en faisant appel à leur propre réseau. Nous nous sommes vraiment battus pour mobiliser tout le monde. Tout le carnet d’adresses y est passé.

Enfin, les résultats à Paris et en direct ! Nous remportons la deuxième place, un chèque non négligeable pour démarrer notre financement, une reconnaissance de l’intérêt de notre projet, et un gain massif de visibilité.

Une soirée à Paris très agréable qui a été l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes de QuickBooks et du CJEC, qui n’ont pas tari d’éloges sur les projets récompensés. Cela nous a beaucoup touchés. Nous avons également fait la connaissance de notre consoeur et grande gagnante du concours Mélissa DEMANDRE. Ceci a été une belle rencontre et je suis sûr que nous nous recroiserons au CJEC ou au CROEC. Enfin nous avons

rencontré Éléonore CHASTAGNER qui était notre interlocutrice durant le concours et qui a fait un travail remarquable, toujours disponible et de bonne humeur, elle nous a aidés et rassurés. Pour tous ses efforts et ses attentions, nous la remercions.

Pour conclure, ce concours aura été rempli d’expériences nouvelles et enrichissantes qui nous ont fait sortir de notre zone de confort, mais aussi de rencontres avec des personnes intéressantes et animées de la même passion que nous. Le résultat est la consécration de beaucoup de travail et donne de la légitimité à notre projet qui démarre à peine. Le concours Top Départ aura été la première marche d’une belle aventure.

 

3e prix : Maxime BOURRAT / Totem Expertise / Rhône-Alpes

Présentez-vous en quelques mots

Je suis diplômé d’expertise comptable depuis 2015 et j’ai créé mon cabinet, Totem Expertise, en juillet 2019. J’aime les nouvelles technologies et fouiller sur Internet pour trouver des outils qui me facilitent la vie ou celle de mes clients. Je pense que l’informatique va non seulement révolutionner la production comptable mais également le contenu des dossiers, car de plus en plus d’entreprises sont des entreprises digitales.

Présentez votre projet/cabinet en quelques mots. En quoi est-il innovant ?

Totem expertise est né d’une envie de m’exprimer, de pouvoir utiliser mes propres outils, et de travailler pour ma propre clientèle, si possible à mon image.

Je me suis spécialisé sur les dossiers de drop-shipping, e-commerce, plateforme web. C’est une offre peu adressée par le cabinet traditionnel et qui demande des outils, des connaissances particulières. C’est un environnement jeune et connecté qui me correspond.

Les logiciels comptables métiers n’ont pas encore d’API (interface de programmation d’application) directe avec les différentes plateformes de paiement web (Stripe, Paypal…), mon cabinet se positionne en tant intermédiaire pour obtenir et mapper les flux issus des paiements en ligne.

 

Votre retour sur le concours ?

Ce concours est une mise en lumière des outils technologiques d’aujourd’hui mais aussi de demain qui sont utilisés en expertise comptable.

C’est également une tribune nationale pour permettre à de jeunes experts-comptables, aussi divers que variés, de présenter leur projet, leurs modes de fonctionnement, leur environnement et leurs espoirs pour la profession.

Nous, jeunes experts-comptables, que nous soyons récemment installés en tant qu’indépendant ou membres de plus grosses structures, sommes l’avenir de la profession et devons être acteurs de sa transformation. Que ce soit au niveau culturel ou technologique, mais également en termes de méthodes de management et stratégie RH.

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